Volets de la conférence
Nous avons choisi les volets suivants pour faire ressortir le thème général de la conférence :
• Volets de santé
• Volets de SIG
Volets de santé
Alcool, tabac et drogues illicites
– Les données d’archives et les résultats d’enquêtes récentes, telles que l’Enquête sur les toxicomanies dans le monde, qui visent à évaluer les consommations d’alcool et d’autres drogues par les populations (âgés de 15 ans et plus) suggèrent que les consommations d’alcool, de cannabis et d’autres drogues ont augmenté dans le monde entier ces dix dernières années.
L’alcool et le cannabis restent les drogues les plus couramment utilisées ; en outre, l’alcoolisme chez les jeunes est un grand sujet de préoccupation. Même si internationalement on a connu des réussites dans la lutte contre le tabagisme et la dépendance à d’autres drogues, il reste manifestement un besoin impérieux d’attaquer ces problèmes de front en faisant appel à une approche basée sur la population, qui insiste sur les stratégies politiques et de modifications environnementales. On encourage la rédaction de résumés analytiques sur la consommation et l’usage de ces substances, ainsi que des politiques ou programmes visant à endiguer leur utilisation parmi la population.
Contrôle des maladies infectieuses
– Tous les paliers de gouvernement doivent appréhender les répercussions actuelles et futures des maladies infectieuses sur leurs populations. Au Canada, les gouvernements et les organismes financés à divers paliers de l’État jouent des rôles interdépendants et souvent compliqués dans l’établissement des politiques qui servent la santé publique de manière optimale. En faisons-nous assez pour endiguer la diffusion de maladies telles que le VIH, la grippe, le staphylocoque doré résistant à la méthicilline ou la rougeole qui touchent nos populations? Y a-t-il un engagement suffisant en termes d’approches multidisciplinaires et intergouvernementales? La régionalisation a-t-elle amélioré notre capacité de prévenir ou de contrôler les crises sanitaires? Ce thème passera en revue les réussites ou les échecs des politiques de moyens de prévention (vaccins, réduction des préjudices), les initiatives à l’intention des populations marginalisées (autochtones, immigrants ou prisonniers), l’investissement dans la recherche et la surveillance et, pour finir, le leadership.
Exclusion sociale et soutien social
– Bien qu’il soit réputé pour offrir les conditions de vies parmi les meilleures au monde, le G8 connaît des fractures sociales grandissantes, qui touchent certains groupes de population et certaines régions en particulier.
Notre connaissance des causes profondes de la pauvreté et de l’exclusion sociale nous a permis, dans une certaine mesure, de porter une attention récente à l’importance de l’inclusion sociale en tant que concept expliquant la complexité des facteurs sous-jacents de la marginalisation et des désavantages sociaux. Quelles leçons avons-nous tirées jusqu'à maintenant de l'expérience de diverses collectivités publiques, et comment les initiatives communautaires et les politiques sociales peuvent-elles contribuer efficacement à promouvoir l'inclusion sociale, de manière à permettre à tous les citoyens d'atteindre leur plein potentiel?
Hygiène du milieu – L’exposition aux microorganismes, substances chimiques ou radiations dangereuses par l’alimentation, l’eau, l’air ou les produits qui nous entourent peut avoir de graves retombées sur la santé. La manière dont nous concevons et construisons nos collectivités et les immeubles où nous passons la plupart de notre temps peut également influencer notre santé, selon la présence ou l’absence d’occasions de faire de l’activité physique ou d’entretenir des liens sociaux. Notons aussi les incidences des changements du climat et d'autres conditions ambiantes liés au réchauffement planétaire et les conséquences possibles de ces changements sur la santé et la sécurité publiques.
Littéracie en matière de santé – Près de 60 % de nos populations n’ont pas les connaissances nécessaires en santé pour aborder ce sujet, situation qui est aggravée par l’information de plus en plus complexe dans ce domaine, des services de santé extrêmement bureaucratiques et une terminologie médicale déroutante. Le faible niveau de connaissances des individus dans le domaine de la santé va de pair avec un mauvais rapport de leur propre état de santé, une autogestion insuffisante de leur santé et de leurs maladies et une utilisation inefficace des renseignements, des services et des produits relatifs à la santé. Afin de maintenir la population en bonne santé, il faudrait idéalement passer par un partenariat entre les personnes, les collectivités et les systèmes d’offre de services. Dans le cadre de cette équation, l’offre d’information et de services reliés à la santé n’a pas correctement tenu compte de l’instruction dans ce domaine, ni des stratégies permettant de lever les obstacles à l’accès à l’information et aux services dont les populations ont besoin.
Le Canada est un leader avéré dans le domaine de la littéracie en matière de la santé grâce à des initiatives telles qu’un programme national sur l’alphabétisation et la santé ou encore deux conférences nationales sur littéracie en matière de la santé. Le Groupe d’experts sur les compétences en matière de santé a passé toute l’année précédente à faire des enquêtes concernant l’état de l’instruction dans le domaine de la santé au pays et à l’étranger et a élaboré des stratégies pour promouvoir cette instruction sur le plan international.
Ce thème se concentrera sur le fruit des recherches du Groupe d’experts et sur leurs retombées en matière de politiques, de programmes et de recherche dans des secteurs multiples tels que la santé publique, les soins de santé primaire, l’éducation des adultes et les services communautaires.
Populations autochtones
– La majeure partie de la population autochtone se porte moins bien que les non autochtones. Le rapport de 2006 sur l’initiative en santé de la population, intitulé Améliorer la santé des hommes, offre un compte-rendu de ces disparités. Par exemple, l’espérance de vie d’un Autochtone est, en moyenne, inférieure de dix ans à celle d’un non Autochtone; les autochtones souffrent de 12 ans de handicap de plus que le reste de la population; les blessures accompagnées de traumatismes sont quatre fois plus élevées que la moyenne nationale; le taux de suicide est six fois plus élevé et les taux de diabète sont multipliés par trois. Ce thème explorera les façons dont procède le milieu de la santé publique pour répondre plus efficacement aux besoins en santé publique des Premières nations, des Inuits et des Métis, compte tenu de leur état de santé, des priorités et de la disponibilité des services adéquats et opportuns.
Préparation aux situations d’urgence
– Les attentats du 11 septembre 2001, la crise du SRAS, l’ouragan Katrina, la crise au soudan la menace de pandémie de grippe… sont des événements qui soulignent les menaces constantes qui planent sur la santé publique des Canadiens. Ces difficultés requièrent une approche intégrée et globale de la gestion des interventions sanitaires d’urgence et qui tient compte du besoin d’une structure d’intervention coordonnée entre gouvernements et organisations non gouvernementales, de même que des manières efficaces d’améliorer la préparation et les mesures de résistance de la collectivité envers des désastres de toute sorte. Tout cela nécessite une planification continue et de la préparation tant entre entités administratives qu’entre les secteurs de santé professionnels, une prise en considération des divers besoins en établissements de soins et en intervenants de première ligne, sans oublier le rôle que doivent jouer les bénévoles et les collectivités pour gérer la crise et en trouver l’issue.
Prévention des maladies chroniques
– Une approche selon les déterminants de la santé – Les maladies chroniques, telles que les maladies cardiovasculaires, le cancer ou le diabète, font partie des problèmes les plus courants auxquels le monde fait face aujourd’hui. On considère également qu’elles sont les plus faciles à prévenir. Néanmoins, les maladies chroniques n’affectent pas également tous les populations. Des facteurs tels que le statut socio-économique, l’appartenance à un groupe autochtone, le sexe ou la situation géographique correspondent à différents facteurs de risque et facteurs de condition, de même que l’état de santé, l’incidence de la maladie et de la mortalité. En plus des conditions environnementales, économiques et sociales, les principaux facteurs de risque des maladies chroniques sont la consommation de tabac, d'alcool ou d'autres drogues, la mauvaise alimentation, la sédentarité et les maladies mentales. Ce thème comportera un examen des recherches en cours, des politiques et des activités de programme ayant pour objectif les déterminants de la santé, et examinera dans quelle mesure ces éléments sont susceptibles d’influencer la prévention et la gestion des maladies chroniques dans le monde.
Recherche interventionnelle en santé des populations
– La recherche interventionnelle en santé des populations implique l’utilisation de méthodes scientifiques afin d’obtenir des connaissances au sujet des interventions sur les politiques et les programmes qui fonctionnent à l’intérieur et à l’extérieur du domaine de la santé, et qui peuvent avoir des répercussions sur la santé de la population. Malgré la demande croissante en pratiques raisonnées en santé publique et de la population et malgré la diversité des initiatives de synthèse des résultats de recherche dans ce domaine, le Canada dispose d’une capacité très restreinte à mener des recherches d’intervention et d’évaluation en santé des populations.
L’Initiative de recherche interventionnelle en santé des populations du Canada (IRISPC) est dirigée par un groupe d’organisations intéressées, de chercheurs et de décideurs. L’objectif de ce groupe est de travailler avec tous ceux qui désirent développer la capacité du Canada de financer et de diriger des recherches interventionnelles en santé des populations et d’en tirer le meilleur profit possible. Ce thème abordera les défis qu’implique l’accroissement quantitatif et qualitatif de la recherche interventionnelle en santé des populations dans le monde, le besoin en soutien financier des organismes qui subventionnent la recherche et des universités, de même que la pénurie de chercheurs correctement formés dans ce domaine.
Ressources humaines en santé publique
– Un renforcement des ressources humaines en santé publique dans les pays du sud est essentiel pour avoir un système de santé publique fort. Les déficiences en la matière partout en Afrique ont été mentionnées dans un bon nombre de rapports publiés à la suite des crises et fléaux dans le monde et en Afrique en particulier. Afin d’aider les planificateurs à déterminer et à combler les lacunes relatives au nombre, à la diversité, à la distribution et aux compétences des praticiens, il est nécessaire d’avoir des renseignements quant à l’évaluation des capacités par rapport aux besoins en services de la population, au dynamisme de la main d’œuvre (recrutement, maintien en poste et renouvellement) et à la prévision des exigences futures. De plus, il y a des besoins en recherche pour évaluer les capacités du système éducatif à former des praticiens, à créer des occasions d’emploi et à entretenir ou améliorer les compétences.
Santé mentale
– Selon l’Organisation mondiale de la santé, les troubles mentaux sont la troisième cause mondiale de handicap, derrière les maladies infectieuses et les blessures. On estime que la dépression constitue le deuxième facteur aggravant, derrière les maladies du cœur, en ce qui concerne le fardeau mondial des maladies d’ici 2020. Il y a, au Canada, un intérêt grandissant pour les maladies mentales. À titre d’exemple, le Comité sénatorial permanent des affaires sociales, des sciences et de la technologie (la Commission Kirby) a remis son rapport final en 2006, qui s’intitule De l'ombre à la lumière : La transformation des services concernant la santé mentale, la maladie mentale et la toxicomanie au Canada. Même si un certain intérêt est accordé aux maladies mentales actuellement, cet intérêt est sensiblement moins marqué pour la santé mentale, surtout si l’on regarde en amont, au niveau des déterminants de la santé mentale.
Santé mondiale
– Établissement d’une capacité de la santé publique pour une réaction efficace de la collectivité
– Maintenir la bonne santé et le bien-être dépend de la capacité de la collectivité à réagir et à être prête à s’occuper des déterminants de la santé. Établir une capacité de la santé publique sur le plan local, national, régional et international est fondamental pour atteindre cet objectif. Le renforcement de structures de soins de santé primaires n’est qu’un rouage d’un mécanisme qui doit prendre en compte les compétences et les capacités de la collectivité à l’égard des éléments de santé publique au sens large et qui englobent la prévention des maladies, ainsi que la protection et la valorisation de la santé.
Le thème de santé globale examinera les initiatives novatrices et réussies qui ont été mises en place par des associations nationales de santé publique et d’autres organisations connexes (sociétés gouvernementales et civiles) partout dans le monde et qui contribuent à alimenter et à renforcer la capacité de la santé publique en vue d’une réaction et d’une préparation efficaces et opportunes des collectivités.
Volets de SIG
Les applications des SIG à la recherche en santé publique
– Cette séance portera sur les méthodes analytiques et les études dans lesquelles le lieu représente une composante centrale de l’analyse. On y traitera l’étude de recherche reposant sur l’utilisation d’un SIG ou de l’analyse spatiale pour comprendre la place qu’occupe le lieu dans l’étiologie des maladies, dans l’utilisation des soins de santé, dans l’état de santé et d’autres aspects de la santé et de la maladie. On abordera, entre autres, l’utilisation des SIG dans la détection de concentrations de cas de maladies, l’évaluation du géocodage, l’estimation de l’exposition, l’analyse des tendances relatives à l’utilisation des services de santé et le lissage spatial des taux d’attaque.
Faire avancer la pratique en santé publique par l’entremise des SIG